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Rendre hommage aux 751 victimes innocentes en traçant le portrait complet des pensionnats indiens partout au Canada

 

Le gouvernement fédéral, les gouvernements provinciaux, les établissements médicaux et les entités catholiques doivent permettre un accès ouvert et transparent aux documents

Aujourd’hui, le CNVR porte principalement ses efforts sur les survivants des pensionnats indiens et demande un soutien supplémentaire pour les survivants et leurs familles, alors que nous pleurons et honorons ceux qui ont perdu leur vie aux mains du système des pensionnats indiens du Canada. La Première Nation de Cowessess a annoncé que 751 personnes, pour la plupart des enfants, ont été trouvées dans des tombes anonymes sur le site de l’ancien pensionnat indien de Marieval, en Saskatchewan.

Peu après l’identification de 215 enfants sur le terrain de l’ancien pensionnat indien de Kamloops, l’annonce d’aujourd’hui ne fait que réaffirmer les expériences vécues et les histoires racontées par les survivants et les communautés. Pendant des années, les communautés autochtones ont vécu le traumatisme de ne pas savoir où se trouvaient leurs proches; de nombreux survivants ont partagé des souvenirs de leur enfance alors qu’ils ont vu leurs camarades de classe mourir ou ont été forcés de creuser des tombes pour leurs camarades de classe

Il ne devrait tout simplement jamais y avoir des cimetières sur les terrains d’écoles, mais nous savons pourtant qu’il y en a plusieurs. Il s’agit d’une réalité de l’héritage des pensionnats indiens que les Canadiens ont trop longtemps négligé. Cette horrible vérité ne peut plus être ignorée. Le moins que puissent faire les gouvernements et les églises dès maintenant est d’accorder l’accès aux documents nécessaires pour identifier l’emplacement de tous les enfants et permettre aux communautés de les honorer avec les cérémonies et les protocoles traditionnels auxquels ils n’ont pas eu droit.

La reconnaissance de ces tombes anonymes représente un nouveau chapitre dans notre compréhension collective des effets dévastateurs du système des pensionnats indiens. Il s’agit d’un héritage qui perdure au fil des générations et qui a des répercussions encore aujourd’hui sur les communautés de l’île de la Tortue. Depuis la clôture de la CVR, le CNVR, chargé des archives exhaustives pour l’ensemble des documents des pensionnats indiens au Canada, a confirmé l’identité de 4 117 enfants.

Les récentes tombes anonymes nous amènent à mieux comprendre cette horrible vérité, et nous savons que ce nombre ne fera qu’augmenter dans les mois et les années à venir. Il ne suffit plus d’être outré. Le CNVR et les communautés autochtones doivent avoir un accès complet aux documents en suspens qui sont essentiels pour que le CNVR entreprenne son travail portant sur le Registre commémoratif national des élèves et pour localiser et honorer les enfants disparus, comme les communautés autochtones et les Canadiens l’ont demandé.    

Décortiquer les documents incomplets et incohérents des pensionnats indiens et des témoignages de survivants tout en faisant face à des obstacles continus à divers niveaux pour l’accès complet aux documents est complexe et prendra du temps. Nous demandons à tous les paliers du gouvernement, aux entités catholiques et aux institutions d’entendre ces appels à l’action : 

  • Le gouvernement du Canada n’a jamais produit un ensemble complet et à jour de récits scolaires pour tous les pensionnats. Ces récits sont des documents de base d’une importance cruciale pour comprendre les nombreux événements majeurs dans les écoles. L’accès à ces documents est très important et doit être accordé. 
  • L’accès aux documents des hôpitaux et des sanatoriums où ont été envoyés des élèves des pensionnats indiens est également une partie importante de ce travail, et l’accès à ces documents par le CNVR n’en est qu’à ses toutes premières étapes et pour un nombre limité d’établissements. 
  • Conformément à l’appel à l’action no 71, les registres de décès sont essentiels pour trouver et identifier tous les enfants qui sont décédés aux mains du système des pensionnats. Bien que certaines provinces se soient dit ouvertes au partage de ces documents et que des discussions sont en cours à ce sujet, le CNVR n’a pas encore reçu les documents ou les statistiques essentielles.    
  • Pendant des années, la CVR, et ensuite le CNVR, ont demandé à diverses entités de l’Église catholique de se conformer à la lettre et à l’esprit de la Convention de règlement et de produire tous leurs documents pertinents au CNVR

Le Canada refuse de revendiquer la responsabilité du génocide qui a eu lieu. Cependant, la vérité qui se dévoile au sujet de la mort d’enfants arrachés à leur famille pour fréquenter une école où ils ont été dépouillés de leur culture, déshumanisés, sous-alimentés et soumis à d’horribles abus répond à la définition internationalement reconnue  de génocide. 

Ces décès de victimes innocentes nous touchent profondément et personnellement, puisque nous comptons parmi les membres de notre personnel des survivants ainsi que des enfants et des parents de survivants, notamment un employé dont les grands-parents ont fréquenté l’école Marieval. Le CNVR demeure engagé à jouer son rôle dans la compilation de ces vérités et reconnaît le rôle important de l’éducation et des établissements dans le partage de ces vérités avec tous les Canadiens. Bien que ces chiffres soient effroyables, nous devons nous rappeler que même la mort d’un seul enfant enlevé, laissé dans une tombe anonyme sans l’amour de sa famille, est vraiment injustifiable.  

Pour rendre hommage aux enfants perdus, pour reconnaître l’héritage du système des pensionnats indiens et ses répercussions continues, et pour prendre les premières mesures importantes vers la réconciliation, le Canada doit agir maintenant. 

Déclaration de :
Stephanie Scott, directrice
Centre national pour la vérité et la réconciliation (CNVR)

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“Ka-kí-kiskéyihtétan óma, namoya kinwés maka aciyowés pohko óma óta ka-hayayak wasétam askihk, ékwa ka-kakwéy miskétan kiskéyihtamowin, iyinísiwin, kistéyitowin, mina nánisitotatowin kakiya ayisiniwak, ékosi óma kakiya ka-wahkotowak.”

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